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25 janvier 2016

La voiture autonome traverse la France sur l’autoroute Paris-Bordeaux

Nous vous présentions, il y a quelques mois, la voiture qui conduit toute seule en décrivant des modèles expérimentaux, créés depuis les années 90 dans les laboratoires de centres de recherche comme l’INRIA (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatisme). Ces modèles utilisés à titre expérimental sur des parcours balisés ont démontré une faisabilité et ont permis  de poser les bases de tests en situation réelle qui viennent de se dérouler en France. Une équipe a ainsi pu tester l’automobile autonome dans des circonstances de conduites normales, en étant  entouré de véhicules actuels. Et le premier constructeur à s’être adonné à cet exercice est PSA avec une C4 Picasso. Le monospace Citroën est en effet le premier à réaliser une expérimentation  grandeur nature, qui l’a amené sur une autoroute pour un trajet Bordeaux-Paris le premier samedi d’octobre 2015.

voiture autonome peugeot

Des capacités humaines alliées à la précision d’une machine.

Limiteur de vitesse, suivi des trajectoires, respect des signalétiques, changement de direction, pilotage de la direction, du freinage et de la chaîne de traction… La voiture s’est dotée de nombreux capteurs de détection de l’environnement : radars avant/arrière, caméra frontale, ceinture «ultrasons», caméras placées sur la carrosserie, caméra de surveillance du conducteur et gestion des  informations fournies par le système de navigation, etc. La voiture vient de franchir un cap qui permet à son conducteur (mais peut-on encore utiliser ce mot ?) de lire ses courriels, se retourner, de dormir pendant que l’ordinateur de bord s’occupe de tout, même du dépassement d’un véhicule attardé sur la dernière voie et roulant à 20 km/h en dessous de la vitesse autorisée et sur laquelle notre véhicule d’un nouveau genre est réglé.

schéma_refaire ou non

Techniquement, c’est le suivi des trajectoires qui fut le plus complexe à modéliser et programmer. C’est bien compréhensible quand on connaît les routes et les différences qui peuvent se faire jour entre elles quand il s’agit des bas cotés ou de la voie d’arrêt d’urgence. Et pour cela, rien de plus qu’un bouton sur le volant qui active un ensemble de commandes complexes mais dont la lisibilité est résumée sur un écran aussi simple qu’un enfant pourrait le comprendre. C’est un système qui va très certainement devenir dans les années à venir une habitude aussi simple et usuelle que  l’allumage automatique des phares à l’orée de la nuit, ou bien le régulateur de vitesse.

L’émergence d’un nouveau mode de vie.

Victorieux et fier de ses équipes, Carlos Tavares, PDG du groupe PSA, a pu ainsi commenter l’avenir de la voiture autonome : «Le trajet réalisé aujourd’hui par notre prototype prouve que nous ne sommes plus dans la science-fiction en matière de véhicule autonome. Cette réalité nous fait entrer dans une nouvelle ère pour la mobilité, que je trouve passionnante.» Et comment ne pas lui  donner raison ? Les capacités de cette voiture laissent entrevoir un monde différent dans lequel conduire serait un plaisir non obligatoire, dans lequel des voitures capables de communication anticiperaient les ralentissements et les bouchons en adaptant a priori la vitesse… Quel parent n’a jamais dit à ses enfants de se taire car papa ou maman doit se concentrer sur la route ? Tous  auraient préféré discuter ou jouer avec eux et ils comprendront aisément l’avantage de retrouver une liberté dans les longs trajets des vacances. La voiture pourra ainsi redevenir un environnement sans stress, sans accident, proche du train, permettant le travail, la détente ou la communication pour tous. Fini la concentration sur des lignes à peine courbes et inintéressantes, la voiture redevient un endroit dans lequel le téléphone a sa place, dans lequel le paysage pourra être observé par tous et même par le conducteur qui reprend ainsi sa place d’être humain à part entière.

Un arsenal législatif en évolution.

Promulguée en août dernier, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte permet maintenant de donner un cadre législatif à l’utilisation de la voiture autonome en conditions réelles, en donnant la possibilité au gouvernement d’adapter la législation afin de permettre la «circulation sur la voie publique de véhicules à délégation partielle ou totale de conduite […] à des fins expérimentales» (Article 37 de la loi n°2015-992 du 17 août 2015). Il reste maintenant aux constructeurs de prouver la sécurité de ces voitures et aux juristes de plancher sur un ensemble de règles capables de régir l’ensemble des situations que ce nouveau moyen de déplacement va créer.

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Un calendrier qui se rapproche.

Si la voiture autonome est en pleine émergence, le calendrier exact de sa mise à disposition au grand public est encore loin d’être fixé. Apple est aussi dans la course avec 600 ingénieurs planchant sur un modèle encore tenu secret, et laisse filtrer certaines rumeurs indiquant 2019 comme date de sortie. PSA annonce lui 2020 pour les premiers véhicules disponibles chez ses concessionnaires. Toujours est-il que nous pouvons affirmer que tous les constructeurs sont dans la course et préparent cette révolution douce, qui transformera l’automobile en lieu de transport autonome.

Sources:
En images : TF1, presse : LE FIGARO Lois: Sarde

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